Posté le 14 avril 2022 par Marine Chevrel

Harry Potter a la carte du maraudeur. Matour, sa carte du baroudeur ! Fraîchement débarquée à l’OT, elle fait la fierté de Francis Philibert (responsable de l’OT) et Jean-Paul Tixier (coprésident de l’OT) qui, après plusieurs mois de travail au côté de nombreux contributeurs (dont Serge), voient enfin le fruit de leurs efforts. Distribuée fin mars au salon de la rando, d’ores et déjà présentée aux touristes et visiteurs locaux, elle est un condensé de 42 itinéraires à faire à pied, à VTT ou à cheval sur les 16 communes (18 historiques) des Verts vallons de Sud Bourgogne.

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Une carte à jouer

« Nous avons une vraie qualité paysagère mêlant vallons, bocages et vignobles. » Un patrimoine naturel riche, varié, accessible à tous en randonnée. « La randonnée, c’est notre tour Eiffel à nous ! » D’autant plus au sortir d’une crise qui a poussé les gens dehors ! « On sent un vrai besoin de sortir, observe-t-on à l’OT, une envie de se reconnecter à la nature. » Et c’est tant mieux, puisque tel est le créneau de développement des instances touristiques locales. Depuis 2018 en effet, des bénévoles œuvrent à une requalification des chemins : « inventaire, labellisation, balisage… » Un travail de fourmi comme première étape d’un projet colossal. Car l’office de tourisme a voulu faire les choses en grand. « Notre souhait a été de proposer un support unique, actualisé, qui recense l’ensemble des itinéraires et réponde à cette nouvelle tendance, auprès des pros comme des familles. »

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Ainsi la carte présente-t-elle au recto l’ensemble du territoire : de La Chapelle-du- Mont-de-France au nord jusqu’à Saint-Pierre-le- Vieux au sud, et de Montmelard à l’ouest jusqu’à Pierreclos à l’est. Le territoire donc, les tracés, parkings et points d’intérêt, un rappel du balisage et quelques conseils aux randonneurs… Le tout sur fond de carte IGN au 25 000e. De quoi parler aux connaisseurs sans perdre les néophytes. « L’information est à la fois simple et assez précise pour permettre de bien s’orienter garantit-on à l’OT. Les anciennes cartes étaient dessinées. Là, on a de meilleurs repères. » Au verso, huit itinéraires ont été extraits. « Les plus représentatifs de la variété de nos paysages. » Avec, pour chaque, le parcours, les données techniques, un aperçu du dénivelé et quelques lignes de présentation. Au verso toujours, une immense et belle photo vue plongeante, assortie d’une citation (de Lamartine bien sûr) à propos. Si l’office a relevé le défi d’une carte en quelques mois – avec l’aide précieuse de la société Baltik, qui travaille notamment avec les équipes de Solutré et de la Métropole de Lyon -, elle n’en perd pas de vue son prochain objectif : proposer pour chaque itinéraire une fiche détaillée, téléchargeable en ligne, avec le détail du circuit, des infos sur la commune et son patrimoine, une bonne adresse, un produit du terroir ou artisan d’art et « une confidence ». Un petit plus glané auprès d’un habitant ou d’un habitué du sentier. Une histoire, une anecdote, un souvenir, un bon plan. Le genre qu’on garde jalousement ! « Une recherche fine » , qui fait le sel des découvertes. « Les gens aiment qu’on leur raconte des histoires… »


Mets tes baskets

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Me voilà partie au côté de Jean-Paul, vice-président de l’OT, passionné de marche et fin connaisseur du secteur. Il sera mon guide. L’itinéraire ? Les Hauts de Brandon, « petit bourg d’environ 300 âmes blotti entre Clunisois et Charolais » détaille la fiche. Cinq kilomètres entre champs et forêts, au départ du centre. Au gré des intersections, symbolisées via les panneaux consacrés et confirmées plus loin par une marque jaune – « Le randonneur n’est pas toujours concentré ! » – le chemin s’élève peu à peu. Ici, un menhir christianisé – surmonté d’une croix. Là, de l’affouage. Des ornières parfois – « Les engins passent ici pour faire des coupes, ça cause des dégâts… » note Jean-Paul. Au plus haut de la balade, la vue est panoramique. On donne sur la vallée de la Grosne. Le ciel est nuageux, mais l’on distingue deux des trois châteaux les plus proches. En contrebas, les prairies sont autant de cases d’un damier irrégulier. Le long des champs, des murets en pierres témoignent d’un savoir-faire ancien. De retour au village, Jean-Paul me montre un lavoir-abreuvoir de 1870 en état de fonctionnement, une tête sculptée dans la façade d’une maison, les « dents creuses » aussi. « Ces maisons laissées à l’abandon. » Au-delà de l’itinéraire proprement dit, j’apprends à regarder autour. Mieux. À prendre le temps comme je ne le ferais pas autrement. Car c’est aussi ça, la randonnée. Apprécier. Pour mieux revenir…

›42 parcours
›750 km d’itinéraires
›De 4 à près de 30 kilomètres
›Du dénivelé “ Ce n’est pas plat, chez nous ! ”
›Un territoire traversé par 3 GR et les chemins de Compostelle et d’Assise