Un début, une fin et, au milieu… le feeling !
Sur la liste des pays à voir dans une vie, Annie et Christophe en ont déjà coché quelques-uns. Encore récemment, après une semaine dans le parc de Yellowstone. Le couple installé à Cortevaix (71) court la planète depuis une dizaine d’années, à raison d’une ou deux fois par an, deux ou trois semaines… « Mais chaque fois en rentrant, on se dit : déjà ?! » Alors un jour, la phrase dite en riant fait son chemin. « Et si on faisait le tour du monde ? » Le projet initial prévoyait un départ en décembre 2020. Comme bien d’autres voyages à l’époque, celui des amoureux est tombé à l’eau. Mais pas dans les oubliettes, « au grand dam de ma maman ! » relève Annie. Les repérages n’ont jamais cessé, chacun de son côté dénichant des pépites et bons plans aux quatre coins du monde. Parmi les immanquables du couple : l’Indonésie, l’Argentine, la Polynésie… autant de paradis qu’il leur tarde de découvrir. Car sur le total des étapes, seule la Thaïlande a déjà été foulée. « On y passera deux semaines. On a trouvé le même bungalow que lorsqu’on y était allés la première fois. » Surprise donc, pour la famille sur place avec qui le couple s’était lié d’amitié.
Le périple, tracé sur une carte du monde au-dessus du canapé du salon, prévoit un passage sur chaque continent. « Une quinzaine de pays en tout… » sans vrai plan détaillé. Annie et Christophe prennent soin de ne pas trop baliser l’itinéraire, pour laisser place à l’imprévu et au plaisir d’ajuster au fur et à mesure. « On n’a que deux billets d’avion, pour l’instant : un pour Dubaï, un pour la Thaïlande. Le reste, ce sera selon. » Pas d’impératif au programme, sinon celui d’en profiter un maximum. Surtout : de « fuir tout ce qui ressemble à un voyage organisé, avec une heure de temps libre par-ci, la visite de tel bâtiment par-là… On marche au feeling, on va voir ce qu’on a envie de voir, pas ce qu’il y a sur catalogue« . Ainsi Annie suit-elle quelques comptes de voyageurs sur Instagram, notant au fil de leurs destinations des idées de lieux, expériences à vivre ou solutions d’hébergement. « De toute façon on sera debout tôt. On bougera la journée et, le soir, on prendra le temps de préparer la suite. » Le rythme sera soutenu, mais toujours corrélé aux envies du couple, et c’est bien tout ce qui compte. « Si on trouve un coin sympa on s’arrête un peu, ou si on voit qu’on n’est pas loin d’un truc à voir, on fera le détour… On n’est tenus de rien. » Un voyage en toute liberté qui fait apprécier plus encore les changements de cap, rencontres et aventures le long du chemin. Le retour à la maison, aussi. « Pour avoir vu la misère ailleurs, notamment en poussant quelques rues plus loin que celles indiquées dans les guides, on sait notre chance de vivre ici. » Le hors-circuit reste la règle, pour le couple. « Là où l’on ne triche pas. » Il y goûtera aux joyeusetés locales, équipé d’un sac à dos et d’une bonne paire de chaussures. « Que le nécessaire ! » Avec bien sûr, le téléphone et un trépied pour les quelques milliers de photos du voyage. Le téléphone comme allié, aussi, dans les échanges avec les habitants. « Je m’entraîne à l’anglais sur Duolingo, mais on prendra Google traduction au cas où ! » Christophe lui, y tiendra une sorte de carnet de bord. « Chaque jour, je noterai ce qu’on a fait. La photo ne suffit pas à se rappeler de tout.«
À quelques jours du départ et passé le dernier pot avec la famille et les amis, l’appréhension se mêle à l’excitation. « D’habitude on part maximum trois semaines. » C’est le fils d’Annie, Jordan, qui gardera la maison le temps du périple. « La maison, et toute la ménagerie ! Rio le chien, Gribouille le chat, Polly le poney, Lulu et Lola les deux poules. » Au-delà de l’éloignement, pallié par les facilités de communication, le couple redoute d’être « un an, et 24 h/24 l’un sur l’autre ! » Avec chacun un travail impliquant horaires décalés et déplacements réguliers – en maison de retraite et dans la maintenance nucléaire -, il n’est que peu de temps passé à deux en une année. « Mais il va falloir qu’on se supporte, sourit Christophe. On doit se marier à Las Vegas ! On aura fait notre voyage de noces avant… » Un impératif au calendrier, donc, doublé d’un passage à Saint-Barth’ pour la veillée en souvenir de Johnny. « On sera rentrés à Noël. Autour du 20 décembre 2023. » Le départ approche, pour Annie et Christophe. Jeudi 29 décembre marquera le début de la grande aventure. Pour ne rien perdre de leurs étapes, donner ou chiper des idées au gré de leurs destinations, suivez-les sur Insta : annie_christophe_voyagent_. On se dit à dans un an ?
