Robin Santacroce, créateur de Bulle de bois, est tourneur et sculpteur sur bois à Donzy-le-Pertuis.
• Comment êtes-vous arrivé sur le chemin du tournage sur bois ?
J’ai toujours eu envie de créer. J’ai le goût des belles choses. Quand j’étais petit, j’accompagnais mon père, qui était menuisier, à l’atelier où je réalisais mes premières créations en bois, sans le savoir dans mon futur atelier.
• Quelles formations avez-vous suivies ?
Je suis allé aux journées portes ouvertes du lycée François-Mitterrand de Château-Chinon. J’ai décidé de m’inscrire et j’ai commencé par un CAP Ebénisterie grâce auquel j’ai appris à me servir des outils et des machines en toute sécurité. J’ai ensuite fait le CAP Art du bois.
• Quelle est la différence entre le tournage et la sculpture ?
La sculpture consiste à enlever de la matière à la main pour réaliser des formes en relief, à l’aide de gouges et divers outils. Pour le tournage, je travaille avec la pièce sur l’axe de mon tour en rotation, pour donner forme et creuser le bois avec l’aide de gouges adaptées. Mais le tournage et la sculpture peuvent être complémentaires.
• Quel bois utilisez-vous ?
J’utilise essentiellement des essences locales : noyer, frêne, hêtre, châtaigner, chêne, buis, merisier…
• D’où provient-il ?
En 1998, il y a eu une grosse tempête dans la région, beaucoup d’arbres sont tombés. Les habitants ont eu le droit d’en ramasser. C’est ce qu’a fait mon père. 25 ans plus tard, j’en ai encore et je l’utilise. Sinon, c’est du bois de récupération. Il peut s’agir d’amis qui vont couper un arbre sur leur terrain ; des bûcherons, agriculteurs.
• Quel genre de pièces réalisez-vous ?
Je fais de l’utilitaire (bols, cuillères, assiettes…) Mais ce que j’aime faire, ce sont les pièces artistiques. Autant des petites que des grosses. Je fais tantôt de la sculpture, tantôt du tournage, en utilisant ou non la tronçonneuse. Ça dépend de mon envie et de celle du client. Je m’adapte.
• Utilisez-vous des produits de finition ?
J’aime laisser la pièce assez naturelle et ainsi revaloriser l’essence utilisée. Je vais faire les finitions avec des huiles alimentaires (de pépin de raisin ou tournesol). J’utilise aussi la technique du bois brûlé au chalumeau pour obtenir une couleur noire. Je n’utilise pas de teinte, car je veux laisser ce côté brut de la pièce. On va parler de « défaut » pour un meuble si le bois n’est pas lisse ou s’il a des trous… Alors que dans l’art, ce défaut peut devenir beau et marquer l’authenticité de la pièce.
• Quelles sont vos inspirations ?
Pour le tournage, je m’inspire du Japon. J’aime les pièces épurées, les lignes simples mais réfléchies, la légèreté, l’harmonie. Je m’inspire d’ailleurs d’une technique japonaise, le Shou Sugi Ban, pour faire mon bois brûlé. Le bois est plus solide et résistant à l’eau. Dans la sculpture, ça va être l’histoire, et la culture de différentes ethnies : maya, égyptienne, africaine… Je prends ce qui me plaît et m’en inspire pour créer.
Robin Santacroce, au 06 59 90 67 01
Instagram : bulle_de_bois
