Posté le 12 février 2023 par Marine Chevrel

Que de changement, décidément ! Un nouveau nom, une programmation axée sur les arts culinaires et, c’est tout récent… une nouvelle directrice, venue tout droit de la capitale. Le Domaine des Saveurs – Les Planons « et le Musée du Revermont », précise Marina-Pia Vitali, directrice du patrimoine et des sites culturels au Département : les deux lui sont rattachés, ont accueilli début février Katia Mollet en qualité de responsable de site. Une suite logique au parcours de celle qui, en janvier encore, officiait à la direction des programmes et publics au Musée Guimet de Paris. « Il fallait quelqu’un qui appréhende les enjeux des deux musées et soit à la fois capable d’établir une stratégie et manager une équipe sur le terrain. » Avec chacun leur fil rouge – respectivement nature et nourriture -, les musées du Revermont à Cuisiat et des Saveurs à Saint-Cyr-sur-Menthon présentent au public des collections sur la vie locale d’antan avec, en parallèle, plusieurs expos temporaires. « Ce sont elles qui déclenchent la visite, veut préciser Marina-Pia Vitali. Les locaux notamment, se déplacent plus facilement que pour le seul fonds permanent. » Au-delà du contenu proposé, les équipes veillent à optimiser l’expérience de visite, d’un bout à l’autre du parcours. « Tout l’enjeu est d’anticiper les besoins du public. On propose… lui dispose. » Un principe valable dans l’équipement, le format de visite et jusque dans l’au revoir. « Bien sûr, ça va plus loin que le seul passage à la boutique ! Saluer, c’est aussi recueillir les impressions, répondre à d’éventuelles questions, annoncer la programmation… avec l’objectif d’inciter les gens à revenir. » La fréquentation, demeurée stable par rapport au niveau d’avant la crise, témoigne de l’intérêt du public pour la culture. « Le visitorat familial s’est développé », note Marina-Pia Vitali au Département. Preuve que les musées sont des lieux de vie, « que l’on visite autant que l’on fréquente »… Des lieux où l’on se fait plaisir, découvre, partage et se cultive. Des lieux enfin, dont les équipes mettent en résonance l’histoire, le territoire et les acteurs avec les grands sujets de notre époque. Façon pour les structures de montrer, interroger, attirer bien sûr, et toujours intéresser leurs visiteurs. Un défi de taille, que la nouvelle directrice Katia relèvera sans doute avec brio.

L’ancien temps, conjugué au présent

L’envie de changement, celle d’une vie douce en province aussi, après 15 ans à la capitale, ont guidé Katia jusque dans l’Ain. « Je ne connaissais ni la région, ni ses musées. » Aussi la découverte conjointe des Domaine des Saveurs et Musée du Revermont a-t-elle permis à leur désormais responsable de porter un regard neuf sur leurs propositions et potentiel respectifs. « Ils sont profondément ancrés sur le territoire. » Et il n’est pas question de les en détourner ! « Tout l’enjeu est d’assurer leur ouverture sur l’extérieur, sans perdre ce qui fait leur identité. » Au-delà de la gastronomie dont le Domaine veut faire sa vitrine, Katia veut aussi rendre toute sa place aux traditions bressanes. « On est tout à la fois ferme, musée et site touristique. Le public doit retrouver chacune de ces composantes dans le projet à bâtir. À nous de le porter jusqu’au bout avec conviction. » Les idées fusent d’ores et déjà, avec bien sûr l’envie de tisser, sinon renforcer les liens avec les acteurs locaux. Diversifier les publics aussi. Dire et montrer que le musée est d’abord un lieu qui vit, immanquablement tourné vers le passé, mais aussi, et c’est nécessaire, vers l’avenir. « Musée est un mot qui fait peur. C’est connoté. Il faut réinventer le rapport qu’ont les jeunes avec lui. Adapter l’offre à leurs attentes et usages, sans risquer pour autant de perdre nos visiteurs traditionnels. » Avec ses équipes, en Bresse et dans le Revermont, Katia tâchera de construire un projet en phase avec l’identité des sites et la version contemporaine de l’expérience muséale.

Domaine des Saveurs – Les Planons
987 chemin des Seiglières, Saint-Cyr-sur-Menthon
03 85 36 31 22
Du mercredi au lundi de 10 h à 18 h. Fermé le mardi.
Adultes : 7€ ; réduit : 4€
Gratuit : – de 18 ans

Musée du Revermont
40 rue Principale, Cuisiat Val-Revermont
04 74 51 32 42
Du mercredi au dimanche, 10 h – 12 h 30 et 13 h 30 – 18 h.
Fermé le lundi et le mardi.
Adultes : 7€ ; réduit : 4€
Gratuit : – de 18 ans
www.patrimoines.ain.fr


L’AGENDA
» Mercredi 15 mars
Réouverture des musées

Domaine des Saveurs Les Planons
» Lundi 3 avril
Championnat du monde de la volaille de Bresse à la crème (voir-ci-contre)
» Dimanche 9 avril
Inauguration de l’exposition Plein champ : le pique-nique, tout un art et lancement de Saveurs de Pâques avec une chasse à l’oeuf géante.
» Dimanche 5 mai
Dimanche des chefs en famille (dès 4 ans)
» Samedi 13 mai
Histoires savoureuses par le conteur Yétili

Musée du Revermont
» Samedi 1er avril
Ouverture de l’exposition Herbiers. Mémoire végétale et ouverture d’une nouvelle salle dédiée aux Jeunes pousses
» Dimanche 2 avril
Atelier Cyanotype avec l’artiste Aline Héau
» Du 12 au 16 avril
enquête au jardin pour toute la famille (dès 7 ans)
» Samedi 13 mai
Nuit des musées


Volaille de Bresse à la crème
1er championnat du monde

championnat du monde volaille de bresse a la creme

L’éleveur Cyril Dégluaire coorganise lundi 3 avril, le 1er championnat du monde de la volaille de Bresse à la crème au Domaine des Planons.

Depuis le concours qu’il avait organisé autour de la volaille de Bresse, aux Planons en 2017, l’idée de renouveler l’opération trottait dans la tête de Cyril Dégluaire… Le sacre de son ami, le chef lyonnais Grégory Cuilleron, au championnat du monde de l’oeuf meurette en 2021, a fini de le convaincre. Fort du soutien d’amis proches – Pierre-Henri Lassarat, Stéphane Arboi et Olivier Sucrot – et références en bons produits, Sébastien Chambru de l’O des vignes et Didier Goiffon de la Huchette ; résolu aussi à faire parler de la volaille de Bresse ailleurs qu’aux Glorieuses, l’éleveur de Saint-Cyr-sur-Menthon a voulu coorganiser le premier championnat du monde de la volaille de Bresse à la crème. Un concours de cuisine parrainé par le grand Pierre Gagnaire et ouvert aux professionnels exclusivement. Dix seulement sont retenus et s’affronteront lundi 3 avril au Domaine des Saveurs, devant un jury de prestige.

Du beau monde

Le Bocuse d’or, MOF et chef étoilé Davy Tissot, le chef triplement étoilé au Guide Michelin depuis 1981, président et grand ambassadeur de la volaille de Bresse, Georges Blanc, le meilleur pâtissier du monde 2017, chef du Ritz et amoureux des beurre et crème de Bresse, François Perret, le redoutable critique gastronomique François- Régis Gaudry, l’ancien sommelier de Paul Bocuse Yann Éon, le chef de la Table bâgésienne et défenseur de la volaille de Bresse à la crème qu’il met à sa carte toute l’année, Frédéric Martin, le chef étoilé et coach des Bocuse d’or Romuald Fassenet, la présentatrice et grande épicurienne Odile Mattei, la MOF et directrice des formations en art du service et arts de la table Chantal Wittmann, la MOF et cheffe étoilée Virginie Basselot et l’éleveur globe-trotteur Vincent Vacle… Pas moins de onze jurés, plus un invité surprise, qui goûteront et procéderont au classement des plats préparés deux heures durant par les participants. « L’épreuve commencera à midi avec le premier, les autres s’élanceront ensuite chacun leur tour, toutes les 15 minutes. » Deux impératifs, pour les cuisiniers : utiliser une volaille de Bresse et de la crème de Bresse. « Autant réunir nos AOP ! » Libre à eux, ensuite, de réinterpréter l’emblème de la gastronomie locale… Après délibération, le jury désignera les gagnants. « On travaille à l’élaboration d’un joli trophée que le vainqueur pourra exposer dans son restaurant. » Quant au choix des Planons pour accueillir le concours… « Une évidence », pour le comité organisateur. « Au départ, ça s’appelait Musée de la Bresse ! Où, ailleurs, peut-on faire ça ? » La grande première se déroulera à huis clos, avec rediffusion en direct sur grand écran. Façon pour tous de rester concentrés sur la préparation d’un produit d’excellence, fierté du territoire. « La volaille de Bresse est exceptionnelle. Même si propre à chaque éleveur, son goût est unique… Elle ne s’élève pas en moins de 120 jours. C’est un travail qui prend du temps. Un vrai travail artisanal ! » À charge, donc, aux artisans du savoir-faire culinaire, de lui faire honneur début avril…