Posté le 22 septembre 2022 par La Rédaction

De quoi porter un nouveau regard sur l’histoire de Mâcon

Résultat des campagnes de fouilles menées des années 1960 à nos jours, l’exposition met en lumière la constitution du fonds archéologique du musée dans le cadre des aménagements de la ville. La première partie de l’exposition concentre des pièces issues des fouilles du XVIIIe siècle. Dans la seconde moitié du XXe siècle, l’approche archéologique évolue, et l’objet est de moins en moins extrait du lieu de découverte. Le visiteur appréhende au fil de son parcours les modes de vie durant la période gauloise, avec un éclairage spécifique sur la naissance de la ville et le développement du commerce. Les périodes franque et carolingienne permettent quant à elles d’étudier les notions de frontière et de pouvoir, avec l’émergence de l’aristocratie féodale.

À ne pas manquer

La mosaïque dite « du gladiateur », en pierre, verre et mortier, datant du Ier siècle, a été découverte de manière fortuite à Flacé, en 1893. Elle a été confiée aux équipes du plus grand atelier du monde dédié à la mosaïque, à Saint-Romain-en-Gal, pour une rénovation importante. L’exposition est enrichie des prêts consentis par le Service régional de l’archéologie correspondant aux campagnes menées par l’Inrap (Institut national de recherches archéologiques préventives) à Mâcon. Rue Tiladet et place des Carmélites en 2015, rue Gambetta en 2018 et sur le site du couvent des Minimes en 2019. Pensée et réalisée par l’agence SEV communication, l’exposition inclut divers dispositifs numériques installés tout au long de la visite, pour une scénographie combinant observation et documentation.

Jusqu’au 31 mars 2023
Musée des Ursulines 5, rue de la Préfecture à Mâcon
03 85 39 90 38
Ouvert du mardi au samedi de 10h à 12h30 et de 14 h à 18 h, les dimanches et jours fériés de 14 h à 18h 


AUTOUR DE L’EXPO 

Un riche programme de visites guidées et ludiques, conférences, ateliers créatifs, spectacles et stages artistiques est proposé aux visiteurs… Voyez plutôt.

• VISITES GUIDÉES : le dimanche à 15 h, deux fois par mois

• CONFÉRENCE Bacchus, les saisons et le gladiateur par Christophe Laporte, directeur de l’atelier de restauration de mosaïques de Saint-Romainaz-en-Gal : dimanche 2 octobre à 15 h

• CONFÉRENCE Mâcon, l’histoire de la ville s’écrit aussi à la pointe de la truelle par Daniel Barthélemy, responsable de recherches archéologiques à l’Inrap et président du GAM (Groupement archéologique du Mâconnais) : dimanche 13 novembre à 15 h

• CONFÉRENCE D’un monde à l’autre, les nécropoles d’Autun et de Mâcon de l’Antiquité au début du Moyen Âge par Carole Fossrier, archéoanthropologue à l’Inrap : jeudi 24 novembre à 18 h 30

• VISITES LUDIQUES ET ATELIERS CRÉATIFS EN FAMILLE : le samedi à 10 h 30, deux fois par mois

• STAGE DE PRATIQUE ARTISTIQUE MOSAÏQUE : jeudi 16 et vendredi 17 février à 10 h

• STAGE DE PRATIQUE ARTISTIQUE D’AZUR ET D’OR : samedi 4 mars à 10 h

• JOUER COMME AU MOYEN ÂGE, avec Jean-Luc Maréchal (Colporteurs de jeux) : mercredi 21 décembre à 10 h

SPECTACLE Le conte abracadabrant par la compagnie Les Batteurs de pavés avec la Cave à musique : dimanche 9 octobre à 15 h 


« Montrer l’évolution
de Mâcon au fil des ans »

Daniel Barthélémy, président du GAM (Groupement archéologique mâconnais), archéologue à l’Inrap, a été sollicité pour imaginer le nouveau parcours des collections du musée des Ursulines.

Rappelez-nous la naissance du GAM.

Le GAM a été créé en 1954 avec pour vocations l’étude, la préservation et la mise en valeur du patrimoine archéologique mâconnais. L’association compte aujourd’hui une quinzaine de membres actifs. On fait de la prospection sur le terrain pour repérer les sites. Nous participons aux Journées du patrimoine et de l’archéologie, à des expositions et à la restauration d’objets dans notre atelier.

Que représente cette exposition sur, Mâcon de la période gauloise Gaulois à l’an mil ?

Ce sont nos travaux qui ont alimenté les collections du musée des Ursulines, témoignages du passé de la ville. Lorsque le musée a décidé d’une nouvelle présentation, il a sollicité l’Inrap et le GAM. Nous avons fait le point sur les objets issus de nos travaux en décidant d’en enlever certains et d’en ajouter d’autres. L’idée du nouveau parcours, c’est de montrer l’évolution de Mâcon au fil des ans, mais aussi celle de la recherche archéologique.

Quelles sont les pièces les plus remarquables dans les collections ?

Il y a tout un ensemble de petits objets de l’époque gauloise qui montrent l’habilité des artisans gaulois dans la fabrication de bijoux, d’objets en verre… Ils ont été découverts à l’occasion de la création de l’autoroute A6 dans les villages autour de Mâcon.

Comment Mâcon s’est-elle développée ?

Les premières traces de sites habités remontent au milieu du Ier siècle avant J.-C. avec de nombreux villages dans le Val de Saône. Puis on assiste à un phénomène de regroupement de ces abris au profit d’un habitat plus densifié et fortifié. De cet oppidum va naître la ville de Mâcon qui va se développer lors de la conquête romaine sans atteindre la notoriété ni la puissance d’Autun ou de Lyon.

Que diriez-vous pour inciter les Mâconnais à venir visiter cette expo ?

C’est une présentation renouvelée des collections qui met en valeur à la fois les objets et qui insiste sur les nouvelles données sur l’histoire de la ville. Les fouilles ont apporté un nouveau regard, en particulier les dernières recherches réalisées sur l’îlot des Minimes en 2019. Elles ont révélé un aspect complètement méconnu de l’histoire de la ville. Nous avons en effet retrouvé un quartier de l’époque carolingienne. Cela correspond au traité de Verdun (partage de l’empire de Charlemagne entre ses petits-fils en 843) où Mâcon devient ville frontière entre le royaume de France de Charles le Chauve et l’Empire germanique de Louis. Cette position donne un statut important à Mâcon.