Posté le 4 mars 2021 par La Rédaction

Avec 6 711 véhicules par jour, dont près de 300 poids-lourds, le vieux pont de Fleurville construit en 1899 et partiellement retapé en 1946, d’une longueur de 185 m, est quelque peu archaïque et peut présenter quelques dangers au regard de la mobilité d’aujourd’hui. Il est en effet inadapté au gabarit routier et fluvial avec une circulation alternée par un feu rouge… et présente des trottoirs nettement insuffisants. De plus, « techniquement » l’ouvrage est bien abîmé, on parle de corrosion et de fragilité.

C’est pourquoi les élus de la Saône-et- Loire et de l’Ain ont décidé de construire un nouveau pont. En septembre 2020, le commissaire enquêteur a émis un avis défavorable sur la première mouture du projet. Une réunion publique de concertation a été organisée le 27 janvier dernier. Le nouveau pont aura une longueur de 272 m, 12 de large avec un trottoir de 3 m, qui facilitera les modes doux pour relier en toute quiétude la voie bleue en Saône-et- Loire et le chemin de halage du canal de Pont-de-Vaux. L’ancien pont sera démoli. Pour les présidents du 01 et du 71, « le projet retenu est le meilleur compromis, aussi bien en termes techniques qu’en matière d’optimisation de la dépense publique et du respect de l’environnement ». Le coût du projet, se monte à 20 millions d’euros, avec une répartition à 55 % pour l’Ain et 45 % pour la Saône-et-Loire.

Les raisons de l’avis négatif du commissaire enquêteur
Si les présidents des départements de la Saône-et-Loire et de l’Ain se sont présentés face au public, c’est parce que le commissaire enquêteur, Gaston Martin, a rendu un avis défavorable, en septembre 2020, sur la première solution retenue. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il n’a pas été tendre (les documents sont consultables sur le site Internet de la préfecture). S’appuyant sur la dizaine de contributions reçues, le commissaire enquêteur considère, « après une analyse approfondie et mûre réflexion, qu’il existe d’autres solutions de franchissement, moins coûteuses, moins impactantes pour l’environnement, tout aussi esthétiques, qui remplissent les objectifs du Conseil départemental de l’Ain. Il constate aussi « que l’impact visuel est plus important que ne le révèle le dossier et qu’il peut être amoindri. » Il lui semble « dommageable de démolir la maison pontière, et cela peut être évité. » Le rapporteur estime également que « les nuisances sonores et les émissions de gaz à effet de serre liées à la mise en oeuvre du projet ne sont pas traitées avec le soin nécessaire. » Pour enfoncer le clou, Gaston Martin souligne que « dès l’origine, la dépense de fonds publics n’a pas été correctement prise en considération », que l’enveloppe prévisionnelle du maître d’ouvrage affectée aux travaux est « d’ores et déjà dépassée de 20 %, et que le projet manque donc, de façon évidente, de sobriété. »