Posté le 30 novembre 2022 par Marine Chevrel

Entrer dans l’atelier d’Emanuel Raab, c’est comme pénétrer dans l’antre d’un chasseur de trésors… À la différence près que ses trésors à lui, ce sont des morceaux de bois. Des petits, des gros, des longs ou biscornus, confiés, chinés, ramassés, soigneusement conservés. Autant de bases qui, une fois passées entre les doigts de l’artiste, deviennent trésors. Sur l’établi justement, le coffre est installé. Des stylos, ornés de bagues et mécanismes en tous genres… Des « bijoux pour écrire », confectionnés à partir de troncs, cornes (de buffle ou cerf), ceps et pommes de pin. « Tout ce que je peux récupérer ! »

Une sensibilité aux ressources naturelles développée lors d’expériences passées, toujours au contact du grand air, qu’Emanuel met désormais à profit dans son travail d’orfèvre. À force d’expérimentations et d’incontournables déboires, il a affiné son geste, perfectionné sa technique pour, aujourd’hui, miser sur un haut niveau de qualité. « Je préfère me concentrer sur un type d’objet, et le faire parfaitement ! » Ainsi conçoit-il ses pièces, toujours selon la même méthode : « Je récupère les ceps chez un vigneron, je les nettoie, les traite et les découpe. Les nuances du bois à l’intérieur sont surprenantes et varient selon s’il est vivant, mort ou échauffé. Ensuite je perce et place un tube laiton qui plus tard accueillera le mécanisme. Je tourne et appose ma finition, cirée ou vernie. Je termine avec l’assemblage. » Dans les boîtes, les modèles sont alignés mais pas deux ne se ressemblent. Succession de pièces uniques aux styles et charmes différents. En combien de temps ? « D’une heure et demie à un jour ! » Un secret de fabrication parmi tant d’autres, avec toutefois cette confession : « Plus c’est compliqué, plus j’aime ». Aujourd’hui à l’atelier, il continue de repousser les limites de la matière, de l’imaginaire aussi, entre deux commandes à honorer. Avec notamment des stylos issus des chutes de l’érable de la Libération, tombé cet été square de la Paix. Même l’embout tricolore y est… Un hommage que l’artiste, zurichois d’origine, attend de faire valoir auprès de la mairie.

S’il est exposé au Comptoir des créateurs et dans le hall de l’Hôtel Panorama, le travail d’Emanuel sera aussi visible – et dûment commenté – lors de prochains marchés de Noël : les 10 et 11 décembre à La Chapelle- de-Guinchay, et le 18 à Crèches-sur- Saône. Vous viendrez ?

Aux 1000 et 1 bois à Crêches-sur-Saône
Emanuel Raab, tourneur sur bois
07 76 23 44 18
aux1000et1bois@gmail.com
Commande possible pour particuliers et professionnels.