Posté le 12 février 2023 par La Rédaction

Sur la route des églises romanes, Saint-Jean-l’Évangéliste de Loché n’est pas la plus imposante, mais sûrement l’une des plus authentiques. La campagne de restauration en cours rend cet édifi ce du XIIe siècle encore plus incontournable. 

Première balise pour Compostelle

L’année passée, l’entrée a subi une bienvenue cure de rajeunissement. Le portail de bois, daté du XVIe siècle, a été chouchouté. Quelques éléments manquants ont été remplacés. Surtout, l’ensemble a été décapé. Les frises végétales des pilastres, surmontés de têtes de personnages et d’animaux, montrent désormais tout le talent des sculpteurs. Les panneaux montrent la finesse de la décoration en plis de serviette, si typique de son époque. L’entourage de la porte a également été bichonné. Les pierres du tympan, d’un style gothique richement ouvragé, ont retrouvé leur couleur rosée d’origine. La statue de bois de la Vierge a pareillement profité de la jouvence. Redevenue polychrome, elle veille sur l’entrée, bien abritée par un coquillage. Comme la première balise sur le chemin de Compostelle, qui s’élance de la gare TGV voisine pour s’en aller 1 500 kilomètres plus au sud.

La Vierge se dresse au-dessus de l’entrée de l’église, comme une première balise sur le chemin de Compostelle tout proche

Un budget de 100 000 euros

Les peintures de la façade ont pour leur part été ravalées. L’inscription « F.CE 26 OCT 15 » est réapparue. Elle rappelle en latin la date initiale de la réalisation (fecit 26 octobre 15xx). Mais les deux derniers chiffres sont restés illisibles aux yeux et aux caméras infrarouges des restaurateurs. Le litre funéraire, annonciateur du décès du seigneur de Bullion, a retrouvé son éclat, même si ce large bandeau de peinture noire se limite aujourd’hui au seul mur d’entrée. Ces travaux placés sous la haute autorité des Monuments historiques ont bien sûr un prix. Il en a coûté près de 100 000 euros à la mairie de Mâcon. Même avec la subvention allouée par la Direction des affaires culturelles, le seul village de Loché n’aurait pas pu supporter une telle dépense.

Le maire délégué de Loché, Jacques Tourny, indique la fresque du XVIe siècle qui reste à restaurer

Au tour de la fresque du Christ

Un autre chantier est maintenant en cours : la réfection de la fresque au-dessus de l’autel. Depuis le XVe siècle, le Christ en majesté et son escorte d’anges ont perdu couleurs et superbe. Notamment par la faute d’infiltrations d’eau. Sous l’effet du gel, les lauzes ont laissé l’eau s’infiltrer. Le maire délégué Jacques Tourny explique : « Il ne servirait à rien de restaurer la peinture sans toucher au toit ! » Facture estimée : 30 000 euros pour le ravalement de la toiture et 30 000 euros encore pour la restauration de la fresque. En attendant l’aval de l’architecte des Monuments historiques. En 2025 sans doute, il sera alors temps de la troisième étape : l’aménagement des abords avec un plateau traversant depuis le monument aux morts.