Posté le 12 février 2023 par La Rédaction

Le jeune ingénieur souhaite proposer une solution économique aux apiculteurs professionnels.

À tout juste 25 ans, le jeune Crottasis Léo Berry a de la suite dans les idées et le goût des défis.

Une heure d’autonomie

Son oncle, apiculteur professionnel à Lélex (Monts Jura) lui souffle l’idée. Comme beaucoup d’apiculteurs qui souhaitent faire de l’élevage de reines pour multiplier leurs ruches et compenser les pertes d’abeilles, il ne trouve pas de solution économique pour transporter ses cellules royales d’un lieu à un autre. « La plupart utilisent des glacières avec des bouteilles d’eau chaude à l’intérieur », explique Léo. Une solution d’appoint faite maison, faute de couveuses de transport accessibles sur le marché. « Ce type d’objet existe, mais est souvent très cher. Il peut avoisiner les 800-1 000 € pièce, un prix excessif que peu d’apiculteurs veulent et peuvent mettre », ajoute l’ancien ingénieur chez EDF, qui s’occupait, il y a encore trois ans, du monitoring des centrales photovoltaïques à l’international pour le premier fournisseur d’électricité français. La couveuse qu’il a élaborée grâce à son imprimante 3D pourra être branchée sur secteur ou sur une prise allume-cigare dans la voiture, mais sera aussi conçue pour bénéficier d’une autonomie d’une heure. Une nouveauté sur le marché qui permettra aux apiculteurs d’avoir plus de souplesse dans leurs déplacements. Équipée d’une batterie à l’arrière et d’un petit ventilateur, elle sera programmée pour maintenir une température de 34°C, nécessaire à la conservation des cellules royales.

Un produit de niche

Après avoir effectué une enquête téléphonique auprès d’une centaine d’apiculteurs professionnels, y compris dans le département, Léo Berry s’est conforté dans son choix d’entreprise. « Mon père est apiculteur amateur. Je l’aide souvent pour la transhumance et la récolte du miel. C’est aussi grâce à lui que je me suis rendu compte qu’il y avait un créneau à prendre dans cette niche. Je n’en suis qu’au début de mon projet, mais je compte bien continuer à le développer en proposant trois modèles de couveuses de tailles différentes de 50, 100 et 150 cellules en mousse, en fonction de l’élevage des apiculteurs », souligne le jeune ingénieur, présentant ses trois prototypes tout juste finalisés. Son objectif est d’arriver à proposer un produit compétitif, moitié moins cher que ceux commercialisés aujourd’hui, notamment par une société néo-zélandaise reconnue dans le milieu apicole. Le prix qu’il vise, environ 400 euros, dépendra surtout des derniers devis qu’il recevra dans les prochains jours. Léo aimerait aussi pouvoir intégrer à nouveau la Cité de l’entreprise à Mâcon qui l’avait accueilli lors de sa première aventure professionnelle, il y a deux ans. « J’ai un apport personnel, je vais solliciter l’aide de la BPI et d’autres structures privées. Je compte bien m’entourer d’autres professionnels. Je vais avoir besoin d’aide, surtout sur les volets comptable et juridique. » Encore une fois, le Crottasis voit grand et n’a pas froid aux yeux. « Pour le moment, je ne suis pas fixé sur les matériaux. Tout dépendra des prix qu’on me proposera. Une fois que j’y verrai plus clair, je pourrai lancer la fabrication et démarcher les apiculteurs locaux, les coopératives apicoles et les revendeurs de matériel du département, pour commencer. »