Posté le 4 avril 2024 par La Rédaction

Anciennement vu comme le joueur de devoir de Prissé-Mâcon, Kevin Mbelo est devenu le meilleur marqueur de l’ESPM cette saison. À l’ESPM, aux côtés du revenant Thibault Chevigny et du local Antoine Maillet, il fait désormais figure d’ancien, engagé dans sa 4e saison avec le club. Et pourtant, le public de la Halle des sports de Prissé a presque l’impression de découvrir cette année un nouveau Kevin Mbelo.

« Ces dernières saisons, on lui avait donné un rôle de joueur de devoir, de défenseur, explique son coach, Clément Sangouard. Mais ses qualités offensives n’étaient quasiment pas exploitées. Il a toujours eu la possibilité de mettre des points, mais cette mission ne lui avait jamais été confiée. » De fait, dès son arrivée à Prissé-Mâcon en 2020, le Normand avait hérité d’un surnom évocateur : Le pitbull défensif. « La défense a toujours été mon fonds de commerce, sourit-il. J’ai toujours joué dans l’ombre des autres dans mon équipe et être appelé comme ça m’avait fait plaisir. Surtout que c’est la défense qui fait gagner des matchs ! »

Les bienfaits de la petite Alba

Sauf qu’à 31 ans, Kevin Mbelo a pratiquement doublé sa moyenne de points d’une saison à l’autre, passant de 8,5 unités par match à 15,8. Ce qui fait de lui le meilleur marqueur de l’équipe. Alors qu’est-ce qui explique cette métamorphose sur le tard ? Deux raisons, l’une sportive, l’autre personnelle. Pour le terrain, c’est l’entraîneur qui s’exprime. « En début de saison, j’avais annoncé à Kevin que notre joueur serait tourné vers lui, avec beaucoup de mouvements, pour profiter de ses qualités. On a mis en place tout un système pour qu’il puisse avoir des ballons près du cercle, d’autant plus qu’il y a autour des joueurs qui sont capables de le servir comme il faut : Maël (Poiroux), Thomas (Revol), Ralph (Temgoua). Ses coéquipiers le mettent dans les meilleures situations et il est souvent le finisseur. » Mais visiblement, la tactique pure ne fait pas tout. Interrogé sur les raisons de cette explosion statistique, l’ancien intérieur d’Ouest lyonnais avance un tout autre facteur. « Par la grâce de l’univers, j’ai été papa en octobre d’une petite fille, Alba, et ça a changé ma perception des choses. Avant, je me posais trop de questions, je n’avais pas confiance en mon tir, en mes capacités, et ça m’a permis de jouer beaucoup plus libéré. La paternité, ça change une vie, mais ça change aussi la façon de jouer ! » De quoi lui ouvrir de nouvelles perspectives, lui qui a majoritairement connu la Nationale 3 au cours de sa carrière (cinq saisons entre Auch et Saint-Priest), depuis son départ du centre de formation de Rouen en 2013 ? Potentiellement, mais celui qui cumule le basket avec un temps plein en tant que chargé de vie du centre de formations de Mâcon-Davayé ne cherchera pas à quitter Prissé à tout prix cet été. « J’aurais aimé jouer à l’étranger au moins une fois dans ma vie, avoir une petite expérience en Espagne par exemple. Mais je préfère laisser les choses venir. Ma compagne est mâconnaise, on a une stabilité, on est bien ici donc on n’a pas forcément envie de bouger. » Autant dire que l’ESPM pourrait continuer à profiter quelque temps de ses qualités…