Posté le 4 mars 2021 par La Rédaction

Comme le Mâconnais Christian, les pêcheurs attendent avec impatience le samedi 13 mars, jour d’ouverture de la pêche à la truite. Levé à 5h du matin, le bol de café sera vite avalé car Christian ne voudra pas perdre une minute le samedi 13 mars prochain. Après une année 2020 compliquée due à la Covid-19, ce passionné de pêche est inquiet concernant 2021. « L’ouverture aura-t-elle lieu ? », s’interroge le Mâconnais à l’heure de notre bouclage. Si le gouvernement ne renforce pas le confinement, le « coup d’envoi » sera donné à 6h40. Mais la pêche débutera comme à son habitude 30 minutes avant le lever du soleil. « C’est toujours compliqué de pêcher correctement à cette heure-là car il y a peu de luminosité. J’ai l’habitude d’utiliser une petite lampe frontale pour finaliser mes montages. » Côté météo, si la vague de froid perdure, la température sera fraîche ! « Faudra pas oublier les gants. J’ai une paire sans les bouts pour conserver une meilleure motricité des doigts. Mais si tu mets les mains dans l’eau froide, tu restes gelé jusqu’à la fin de la matinée », prévient notre pêcheur. Les truites « lâchées » proviennent des piscicultures de la région. Elles seront comme tous les ans, les premières sorties de l’eau. « Elles sont attirées par les leurres qui se remarquent par leur luminosité ou leur vibration. Les truites attaquent souvent par réactivité. Si elles ne mordent pas, il ne faut pas hésiter à changer régulièrement de leurres. Les truites sauvages sont plus méfiantes. Il faudra davantage de patience. Et comme les rivières risquent d’être bien gonflées, vous pouvez aussi essayer avec les traditionnels vers de terre », confie Christian qui s’imagine pour la première fois sur le bord de la rivière avec un masque sur le nez ! « Drôle d’époque, quand même ! », lâche le soixantenaire qui rappelle aussi les règles en matière de capture : à savoir que la truite doit mesurer 23 cm et que vous ne pouvez en prélever que 6 par jour. Et de conclure : « Vivement le 13 mars ! » 

Ouverture de la truite en Mâconnais : 2, voire 4 possibilités
L’ouverture de la pêche à la truite de mars dans les rivières de 2e catégorie marque un moment important dans la saison d’un pêcheur. Les accros des salmonidés attendront ensuite l’autorisation de titiller les reines des rivières en mai, fouettant leurs mouches d’un geste ample, fluide, précis sur les eaux de 1re catégorie. En Mâconnais, le scénario diffère quelque peu. Déjà parce que le terrain de jeu dicté par la Saône, dont Napoléon disait « on ne sait pas dans quel sens elle coule, tant elle est paisible », attire les spécialistes des carnassiers, brochets, sandres, achigans à grande bouche (Micropterus salmoides), aussi appelés blackbass, et autres perches. Mais c’est aussi le paradis des carpistes et le rendez-vous européen de la pêche au gros en rivière. Accompagné d’un guide, ou pas, canne de mer en main, chacun vient chercher le record, à qui sortira le plus gros monstre des eaux douces, j’ai nommé sa Majesté Silure.

Et la fario dans ce paysage aquatique ?
Ne la cherchez pas, elle frétille sur d’autres rivières que mâconnaises, dans le Morvan, la belle et parfois tempétueuse rivière d’Ain, l’Albarine, la Loue, qui abritent en leur lit de belles « mémères » sauvages et des ombres si délicats à monter. Allez, avec un peu de chance en s’aventurant dans le Clunisois, le pêcheur « séduira » si le hasard le veut bien, avec son ver de terre une rare « fario » ayant établi demeure dans la Grosne. 

Petite Grosne et Mouge 
En Mâconnais, deux petites rivières font l’objet la veille de l’ouverture, par les AAPPMA (Associations Agréées pour la Pêche et la Protection du Milieu Aquatique) de déversements d’ « arc-en-ciel », truites issues de l’élevage en pisciculture. La Petite Grosne, longue de 25,6 km prend sa source à 555 m d’altitude à Cenves dans le Rhône. Elle traverse 9 communes, Cenves, Serrières, Pierreclos, Bussières, Prissé, Davayé, Charnay-lès-Mâcon, Varennes-lès-Mâcon et Mâcon où elle se jette dans la rivière mère, la Saône, à 171 m d’altitude. La Mouge, la seconde, s’étire sur 20,6 km depuis Donzy-le-Pertuis à 393 m d’altitude. Elle croise 7 villages, Donzy, Azé, Saint-Maurice- de-Satonnay, Laizé, Charbonnières, Senozan avant d’entrer en confluence avec la Saône, sur la commune de La Salle au lieu-dit la Motte, à 172 m d’altitude. 

Tout un réseau de petites rivières 
Pour ceux qui ne craignent pas les kilomètres, plus loin de Mâcon, deux autres cours s’offrent aux pêcheurs. La Grosne, 95,6 km se développe du sud-ouest au nord-ouest du Mâconnais. Elle coule des Monts du Haut Beaujolais (742 m) via le Charolais, Tramayes, Matour, le Clunisois jusqu’à Marnay, à quelques encablures de Chalon-sur-Saône, point de confluence avec la Saône. Enfin La Guye (46,6 km) reste une possibilité. Principal affluent de La Grosne à l’éponyme Savigny, elle circule au nord-ouest du Mâconnais entre Clunisois septentrional et sud Chalonnais. En résumé, il faudra être en poste au chant du coq le 13 mars pour espérer quelques prises avec raison, voire « no kill » (en remettant sportivement et délicatement son poisson à l’eau), le bon moyen pour permettre à la rivière de rester poissonneuse, et non pas uniquement pendant les 15 jours suivant le lâcher d’arc-en-ciel, affamées et perdues. 

Le Morvan & la Grosne en vedette 
Le site de la Fédération de pêche en Saône-et-Loire reconnaît que « notre département n’abrite pas les plus grands spots de pêche à la truite de France, mais il existe de nombreuses rivières de première catégorie qui hébergent encore de belles populations de truites fario sauvages. Sur ces cours d’eau de petit gabarit (largeur n’excédant pas 5 à 6m), les pêches au toc, aux vairons et à l’ultra léger restent les plus efficaces. » En ce qui concerne la taille des poissons, la Fédération explique que « les truites sont de tailles modestes. Un poisson de 25 à 28 cm constitue déjà une belle prise. À l’ouverture les eaux restent fraîches et les truites fario peuvent être peu actives. N’hésitez pas alors à retourner pêcher lors des mois d’avril, mai et juin, période pendant laquelle l’activité alimentaire des truites peut être intense sur le coup du matin ou du soir ou bien encore après une pluie d’orage. » Et la Fédération de rappeler : « La truite est une espèce fragile qui est menacée aujourd’hui. Tant que possible, soyez respectueux avec le poisson capturé. Ne prélevez pas plus de poissons que nécessaire. Si une truitelle a engamé profondément votre appât, coupez le fil et relâchez la délicatement.»

Quelques bons coins en rivière : 
Le Morvan : rivières Chaloire, Celle, Canche, Ternin, Méchet, Arroux. À proximité d’Autun, il existe de vastes parcours de pêche à la truite. 
Le Sornin : rivière Botoret en amont de Chauffailles, le Mussy, le Sornin en amont de La Clayette. 
La Grosne : en amont de Saint-Légersous- La-Bussière. 

 

Bon à savoir 
La date d’ouverture de la pêche à la truite est le samedi 13 mars. L’autre date à cocher dans le calendrier est pour l’ouverture du brochet. Elle s’effectuera le samedi 24 avril. La fermeture de la pêche à la truite aura lieu le dimanche 19 septembre et celle du brochet
le dimanche 30 janvier 2022.