Posté le 7 septembre 2023 par La Rédaction

Le Charnay basket va vivre la 2e saison de son histoire au sein de la Ligue féminine, l’élite française. Johanna Muzet, au club depuis 3 ans, fait le point sur sa préparation, sur ses objectifs personnels et collectifs. Rencontre.

• Comment vous êtes-vous préparée pendant les vacances ?
Nous avons un préparateur qui est là pour nous aider pendant les vacances. Un suivi à la demande. De mon côté, je suis restée sur Mâcon, pour avoir accès à la salle de sport et aux terrains… J’ai fait mon propre programme pour la prépa.

• Sur quels aspects avez-vous axé votre préparation ?
C’était plutôt global. Je sais que je manque un peu de force au niveau des jambes, donc j’ai vraiment axé ma préparation physique sur les jambes pour avoir plus d’explosivité et gagner en vitesse. C’était plus une prépa physique que technique.

• Vous avez vécu la Ligue avec le CBBS, puis la relégation, avant de nouveau remonter dans l’Élite. Comment vivez-vous ce cap et ce changement psychologiquement ?
La descente a été très compliquée pour les joueuses, pour le club, pour un peu tout le monde autour de nous. Le fait de revenir en Ligue va être un gros challenge. Il va y avoir beaucoup d’envie pour se maintenir et pour aller plus loin. Je pense que l’on a les capacités pour.

• Le club a un nouveau statut. Il y a deux ans, vous étiez le Petit Poucet. Aujourd’hui, le club connaît le championnat, il est mieux préparé…
Nous avons trois joueuses qui ont vraiment connu la Ligue. Le point positif, c’est que personne ne nous attend, personne ne nous connaît, donc on peut créer la surprise. C’est là que l’on va chercher les matchs les plus importants, comme jouer contre les filles de bas de tableau. Ces matchs seront très importants pour nous. Le coach est très ambitieux, donc on ira les chercher tous un par un.

• Vous avez joué cinq ans aux États-Unis. Quelles sont les différences là-bas par rapport à la France ?
La première chose, c’est sur le plan physique. Je n’avais jamais fait de la musculation, et ça a vraiment été un choc. Aussi, l’accès aux gymnases 24 h sur 24 et 7 jours sur 7. Peu importe quand tu veux aller t’entraîner, c’est ouvert. Les coachs sont dispos tout le temps. J’ai fait mes études là-bas, et je me suis rendu compte qu’il était plus facile d’y lier les deux. Sur le volet technique, je dirais que ça pousse un peu plus. Il y a plus de dynamique, on va tout le temps chercher la performance et l’engagement de chaque joueuse à encourager ses coéquipières. Il y a beaucoup de concurrence, mais c’est une concurrence saine. On se pousse les unes les autres à être meilleures.

• Pour parler un peu plus de vous, quels sont vos points d’intérêt hors basket ?
J’aime bien regarder n’importe quel sport et en pratiquer comme ça, pour le loisir. Je marche beaucoup dans la nature, j’aime bien passer du temps avec ma famille et mes amis.

• Quel endroit à Mâcon recommanderiez-vous aux lecteurs ?
J’aime bien être sur les quais, je trouve que c’est très relaxant. Je n’en ai pas un en particulier mais j’aime beaucoup l’esprit nature. Il y a une bonne vibe.

• Vous avez aussi été formée à l’Asvel, qui est une institution en France. Pour vous, quelle est la plus grosse différence entre l’Asvel et Charnay ?
Ici, c’est un club familial. Pas forcément que pro. Il y a aussi un côté humain qui ressort beaucoup, et ça fait la différence. On a vu en playoffs que tout le monde nous suivait et ça nous a poussées à aller chercher les victoires. Je pense que c’est une grosse force que le club soit familial et que tout le monde nous suive.

• Que pensez-vous de votre effectif actuel ?
Il y a un beau noyau qui s’est créé, c’est plutôt bien de ne pas renouveler à chaque fois tout l’effectif. On se connaît, on a nos habitudes, et pour un début de préparation, ça va être plus facile. En ayant ces repères, on va avancer un peu plus vite pour la suite du championnat.


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Arrivé à Charnay en 2022, Stéphane Leite a déjà réussi à ramener le CBBS en LFB.

Stéphane Leite : « Tout pour que le projet fonctionne parfaitement »

• Dans quel état esprit abordez-vous cette saison ?
Pour moi, c’est le début du projet. On s’était donné deux ans pour monter, on l’a fait en un. L’idée est de ne pas jouer un maintien sur les trois prochaines années, mais plutôt une coupe d’Europe. Ainsi, l’ambition dans un premier temps est de se maintenir. La salle de Charnay va ensuite connaître une petite transformation, ça va nous permettre de montrer l’image d’un club plus structuré. Ensuite, on pensera à chercher un peu plus haut… De ce que je vois, mon équipe est à 50-60% de ce que l’on peut faire par le futur. Cela dépendra de la façon dont les filles s’imprègnent du projet. Notre équipe est quasiment inexpérimentée en LFB. Quand on n’est, soi-disant, pas encore au niveau, il est primordial de travailler deux fois plus que les autres pour rattraper le retard.

• Pourquoi avoir opté pour la stabilité dans l’effectif cet été ?
Je pense que les gens qui se sont battus pour une montée seront ensuite plus à même de se battre pour ne pas redescendre. Les joueuses ont une vraie connaissance de l’héritage, une appropriation du projet plus importante. L’autre raison, c’est que l’on a signé des contrats de deux ans l’été dernier, pour assurer une autre saison éventuelle en Ligue 2. On s’est dit qu’il fallait une base de 6-7 filles capables de dominer la LF2 et sur lesquelles je pourrais avoir des certitudes sur la LFB.

• Autour d’elles, vous avez fait venir trois recrues : Kayana Traylor, Shakayla Thomas et Kate Vilka…
Traylor va vivre sa première saison professionnelle. J’ai beaucoup aimé son impact défensif et elle peut créer balle en main. De plus, elle est capable de scorer dans une équipe moins cotée. Thomas arrive de Ligue 2 : elle a un background intéressant en université, mais je pense qu’elle n’a pas fait les bons choix derrière. Elle sort de deux saisons à 22 points de moyenne, ce qui est très fort. L’idée est qu’elle soit en capacité d’apporter 14-15 points. Son apport physique est incroyable, il faudra qu’elle rentre dans le collectif. Quant à Vilka, elle sort de pause maternité : j’ai senti une joueuse qui avait vraiment faim, ce qui m’a beaucoup plu. Elle a une expérience en EuroLeague, une bonne qualité de tir : elle complète parfaitement l’effectif.

• Vous entamez votre deuxième saison à Charnay. Le président Jean-François Jaillet nous disait que vous aviez la particularité de vous investir au-delà de la simple équipe professionnelle.
C’est comme ça que je conçois mon rôle. L’équipe pro et son entraîneur doivent être des rampes de lancement pour toute une structure. Je crois qu’il est important de s’investir car cela me permet de profiter de plein de choses. Cela créée aussi une émulation au sein du club, avec les dirigeants et les bénévoles qui s’investissent plus pour structurer le club. Or, plus la structure évoluera, plus on sera en capacité d’avoir une équipe compétitive. Pour moi, c’est un cercle vertueux.

• Charnay peut-il se pérenniser en LFB ?
On doit le faire, oui. Il le faut. Il y a tout pour que le projet fonctionne parfaitement : il y a les moyens humains, l’envie, un club qui se structure. Maintenant, pourra-t-on suivre financièrement ? Cela reste le nerf de la guerre mais je suis assez confiant là-dessus. Je pense que ce club peut être capable de s’installer durablement dans les playoffs.