Posté le 28 mars 2023 par La Rédaction

C’est un chantier colossal qui s’achèvera bientôt… Un projet mûri depuis quelques années déjà, avec l’intention, sur les trois sites de la Cité, de faire valoir et promouvoir la culture viticole bourguignonne. La Cité des Climats et vins de Bourgogne ouvrira ses portes à Mâcon le 3 mai, sur l’avenue face aux quais. Détails.

Olivier Le Roy, directeur de la Cité des Climats et vins de Bourgogne, le dit sans équivoque : « Ce projet dépasse de loin le seul intérêt commercial de la filière. Il sert le territoire tout entier, sur les plans touristique et culturel. » Première étape de découverte et compréhension de la Bourgogne viticole avant de s’en aller pousser la porte des maisons, caveaux et domaines, la Cité se voudra une passerelle entre visiteurs et producteurs. « On vise la transmission, le partage de la passion du vin par ceux dont c’est le métier. » Et ils sont nombreux, les relais de la Cité jusque dans le vignoble. « Nos sites partenaires sont investis pour accueillir le public dans les meilleures conditions. Beaucoup rénovent leurs installations, lancent de nouvelles activités… » Une vraie dynamique, donc, autour d’un savoir-faire envié, et copié par-delà les frontières nationales. La Cité des Climats et des vins de Bourgogne, c’en sont en fait trois : celles de Beaune, Chablis et Mâcon. Trois sites sélectionnés, de part et d’autre de la région dans un souci de représentativité. « Le Mâconnais s’est imposé assez vite. Ses vins comptent pour 30 % des vins de Bourgogne ! » Le choix du bâtiment a été logique, lui aussi… Jusquelà dévolu au Bureau interprofessionnel des vins de Bourgogne, agrandi et réaménagé, il sera investi désormais par les installations de la Cité. « Il s’intègre ainsi dans la triangulaire entre les quais, le centre et le quartier culturel. » Au carrefour des grands pôles de la ville, comme à celui des univers et publics impliqués. « Les trois sites dispenseront près de 80 % de contenus similaires, mais chacun plongera le visiteur dans une expérience différente. Et bien sûr, il y aura des déclinaisons en fonction des spécificités locales. »

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Plaisir des sens

La Cité mâconnaise accueillera évidemment des visiteurs de partout en France, si ce n’est de plus loin dans le monde. Mais ceux qu’elle vise en premier, ce sont les locaux. « On aimerait qu’ils se sentent ici comme chez eux. Qu’ils prennent le temps de flâner, faire une pause et profiter, sans nécessairement passer chaque fois par le parcours de visite. Car on le suit une fois pour soi, une deuxième en famille, éventuellement une troisième avec des amis en visite ; guère davantage. Au-delà du volet découverte, on mise sur le côté plaisir. Le fait de venir, pas seulement pour se cultiver. À chacun de se l’approprier selon qui il est, et ce qu’il en attend. » Ainsi curieux, amateurs ou experts, qu’ils soient ou non buveurs de vin, apprécieront, par une approche ludique assumée, la beauté des métiers de la vigne. « On veut impliquer également les enfants. Il est important de développer la culture de la vigne et du vin auprès des jeunes… C’est le gage, pour la filière, de futurs consommateurs éclairés. » Plus qu’un cours aride sur l’histoire, la culture et les caractéristiques du vin de Bourgogne, la Cité veut offrir une expérience. Solliciter les sens et en appeler aux émotions des visiteurs pour leur permettre de mieux saisir ce qu’il est, où, comment et grâce à qui. « Éprouver, comprendre et déguster : tels sont les maîtres-mots. » C’est d’ailleurs un art de vivre à la française. « La consommation s’est transformée… Avec le temps, la qualité a supplanté la quantité. Autrefois aliment, voire fortifiant, le vin est désormais un produit que l’on apprécie avec modération. La Bourgogne arbore une grande diversité de vins. Même ceux autrefois qualifiés de « petits vins » ont pris du galon, tandis que les grands vins sont reconnus parmi les plus prestigieux au monde. » Ainsi la Cité garnit-elle ses stocks avec le souci d’une représentation équitable. « Le marché est tendu après une année faible en récolte. Mais l’on fait selon les disponibilités dès lors que la qualité est garantie. » Une humilité face à la nature que l’équipe tiendra pour fil rouge, et développera au cours de tables-rondes et conférences. « La Bourgogne n’est pas figée ! La culture vit au présent ; viticulteurs et négociants continuent de se battre pour préserver leur outil de travail. » Face à l’enjeu environnemental, avec la pénurie d’eau ou la maladie du bois ; celui sociétal, avec l’évolution du mode de consommation, le goût et les attentes des consommateurs ; celui technologique aussi, avec l’aide numérique au travail de la vigne. « Des témoignages, illustrant différents points de vue, permettront aux visiteurs de se faire leur propre opinion. Notre rôle est d’aiguiser la curiosité, éveiller la sensibilité, créer le débat… »

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©RBC architecture

Coup de neuf dans les bureaux du BIVB

« Les architectes ont revisité l’existant. » À commencer par l’atrium dont la hauteur sous plafond n’était pas exploitée à sa juste valeur. C’est ici, désormais, que sera déroulé le parcours de visite. « Un lustre de 500 LED permettra de simuler les saisons et moments de la journée pour une immersion optimale. » L’auditorium a été conservé, tandis que les locaux des entités viticoles installées là auparavant ont été transformés sous un format très apprécié. L’étage pourra être privatisé pour des conférences et séminaires, vue sur la Saône et salle de dégustation en prime… « On n’a pas souhaité reconstituer de caveau sur place, l’objectif étant d’inciter nos visiteurs à sillonner la Bourgogne et rencontrer les producteurs. » Côté scénographie, c’est un travail de longue haleine qui prend corps grâce au travail des nombreux experts, viticulteurs et muséographes impliqués dans le projet au travers du Comité scientifique. « En complément, on se réunit chaque semaine pour valider les contenus. Le président Benoît de Charette, grand passionné et fin connaisseur, le directeur général du BIVB Christian Vanier, le chef de projet Jérôme Diguet passent en revue le moindre détail… » Autant d’acteurs auxquels la Cité dans sa forme définitive devra beaucoup.