Posté le 14 avril 2022 par La Rédaction

Un an à peine à la tête de l’office de tourisme et déjà, Charles Lamboley se veut un parfait ambassadeur de l’art de vivre mâconnais. Président de l’office de tourisme de Mâcon – Sud Bourgogne, par ailleurs administrateur auprès du Comité des salons et concours de Mâcon et directeur communication et marketing des Vignerons des Terres secrètes, et Nuiton-Beaunoy, il dit combien la viticulture participe du développement et de l’attrait touristique du territoire.

Terre d’épicuriens

Tout est là. La situation géographique, d’abord. Au carrefour des autoroutes A6 et A40, sur la RCEA, entre les portes des Alpes et du Soleil, desservi par deux gares ferroviaires, le bassin mâconnais offre un accès facilité, d’où que l’on vienne. Il est aussi le berceau d’un tourisme multifacettes. Son histoire, ses paysages, ses bons produits attirent, séduisent et régalent le touriste. Un touriste des alentours, de plus en plus. « La crise a fait valoir la richesse des terroirs. On a compris qu’il n’y avait pas besoin de traverser l’Europe pour être dépaysé. L’heure est à la redécouverte de la France et de ses régions » note Charles Lamboley. D’autant plus lorsqu’elles réservent de belles – et savoureuses – surprises. Désigné voilà près d’un siècle comme ville emblème de la viticulture, Mâcon accueillait la première fête nationale des vins de France en 1933. S’ensuivaient le Concours des vins de Mâcon – devenu l’un des plus importants au monde en nombre d’échantillons et de dégustateurs – et la naissance des appellations qu’on lui connaît aujourd’hui. « La plus ancienne et reine », mondialement connue, classée depuis peu premier cru : Pouilly- Fuissé ; toujours en blanc, le Saint-Véran ; le plus récent le Viré-Clessé, et les deux plus petites Pouilly-Loché et Pouilly-Vinzelles. Également la grande famille des Vins Mâcon, auxquels pas moins de 27 communes peuvent joindre leur nom. Sans oublier les Beaujolais Moulin-à-Vent et Saint-Amour (rouge). « Les vins en Mâconnais ont acquis une notoriété dès la fin du XIXe siècle et une vraie légitimité dans la seconde moitié du XXe siècle. » Ils jouent aujourd’hui un vrai rôle dans le développement économique du territoire. Chacun y trouve son compte, quoi qu’il aime… On y vient en famille ou bande de bons copains. Toujours, « épicuriens ». Les bonnes tables – celles de pays jusqu’à celles étoilées – se mêlent à l’hôtellerie et à l’hébergement de charme (dans les villages viticoles, notamment) et aux activités originales pour des séjours riches en expériences. « Les acteurs touristiques oeuvrent de concert, désormais. L’offre est structurée, elle gagne en qualité. » En chef d’orchestre, l’office de tourisme mise sur un potentiel pluriel, qui plaît au plus grand nombre. Au-delà des seules dégustations, il propose des visites guidées, des balades à vélo qui mêlent gastronomie et découverte du vignoble (la Vélo gourmande), des visites de villages… pour mêler au plaisir du palais celui du grand air. Un créneau porteur, lui aussi.

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« On sait qu’on va passer un bon moment »

Mâcon est une ville de passage, Charles Lamboley ne craint pas de l’affirmer. Elle accueille plutôt « des courts séjours, en moyenne 1,5 nuit là où l’on pousse à 2 ou 3 », à composante business ou loisir. Difficile, sur de tels créneaux, de mesurer – encore moins de goûter à – l’ampleur de l’offre touristique. Conformément à ce qui se fait aujourd’hui, on vient et revient à Mâcon. La première fois pour donner envie des suivantes… « Avec à chaque saison une expérience différente. » Côté pro, l’office veut créer l’occasion. L’événement, même. « On a été dans une démarche attentiste, mais c’est terminé. » Ainsi les équipes œuvrent-elles à la coordination de grosses rencontres. L’AG de l’Union de la sommellerie française en mars, le Congrès national des oenologues de France fin avril, la finale du championnat de France de dégustation de vin à l’aveugle de la Revue du vin de France qui aura lieu en juin à la cave de Verzé. « De quoi légitimer la force du Mâconnais viticole ! » Montrer aussi l’éventail de ses propositions touristiques. En 2023, la ville accueillera la Cité des climats et des vins de Bourgogne. Parmi ses autres atouts, sa taille. Demeurée à échelle humaine, elle offre un cadre intimiste, chaleureux aux visiteurs. Au faste des grandes villes, Mâcon préfère les formats condensés, authentiques. Un atout charme indéniable. « On porte haut les valeurs de l’accueil bourguignon. Avec des valeurs refuge : convivialité, tradition… On sait qu’ici on va bien manger et bien boire, avec des gens sympas et accueillants ! » Le territoire a définitivement une carte à jouer. Son meilleur atout ? Son identité, telle quelle. « Mâcon a recouvré de sa superbe, sur son créneau historique qu’est le vin. Elle ne vit plus à l’ombre de Beaune ou de Dijon. » Et n’a rien à envier aux emblématiques Bordelais, vallée du Rhône, Champagne et autre Alsace.