Posté le 4 avril 2024 par La Rédaction

Originaire de Mâcon, le réalisateur Nicolas Panay a été remarqué aux États-Unis pour ses deux premiers courts-métrages. Son nouveau récit cinématographique, ayant pour thème la souffrance au travail, pourrait être prochainement suivi par un premier long métrage.

David Fincher, Jane Campion ou encore Quentin Tarantino : le festival du film de Santa Barbara a accueilli les plus grands réalisateurs. À cette liste de noms ronflants, le dernier grand événement cinématographique avant la cérémonie des Oscars a ajouté cette année celui de Nicolas Panay. Certes, le Mâconnais s’est spécialisé dans les courts-métrages et n’affiche pas encore la filmographie de ses glorieux prédécesseurs, mais le cinéaste de 33 ans a vu sa première réalisation, intitulée Le Point de reprise, rafler de nombreux prix (notamment deux récompenses lors du Prix Unifrance 2022 du court-métrage) et être présélectionné pour les Oscars 2023. En novembre dernier, le jeune papa de deux enfants a livré sa deuxième création, Apnées (produit par Les Films Norfolk), un film de 17 minutes relatant la journée d’un chef de chantier faisant face à des travaux chaotiques. Présenté dans plusieurs festivals hexagonaux, le court-métrage a connu sa première diffusion américaine à Santa Barbara en février : « Nous avons été surpris ! raconte Nicolas Panay. Nous avions déposé un dossier pour présenter le film et, habituellement, les réponses prennent quelques semaines. Mais nous avons été tout de suite acceptés. Les organisateurs étaient même impatients de le recevoir. » Une belle rampe de lancement outre-Atlantique, le festival en question étant l’un des rendez-vous influents pour la vie et la circulation de l’oeuvre, mais aussi l’un des événements qualificatifs pour les Oscars : « Le court-métrage est un format spécifique qui vit grâce aux diffusions sur les chaînes de télé telles que France 3 ou sur les plateformes de streaming. Mais les festivals sont aussi très importants pour élargir l’audience, toucher les professionnels et parfois recevoir des prix qui mettent le film en lumière. »

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Souffrance au travail

Ainsi, alors que l’édition 2024 du rendez-vous californien a vu défiler sur son tapis rouge Bradley Cooper, Robert Downey Jr., Ryan Gosling ou Billie Eilish, les cinéphiles avertis ont pu apprécier en journée les projections de films en tous genres, de la superproduction au film indépendant, en passant par le court-métrage du cinéaste mâconnais. Celui-ci a été programmé à deux reprises et a été longuement applaudi. Un joli succès d’estime, lié en partie à l’exploration d’un sujet qui parle à chacun, quelle que soit la nationalité. « Je m’intéresse depuis longtemps au thème de la souffrance au travail, explique Nicolas Panay. C’est une nouvelle fois une question que j’ai voulu mettre en avant avec ce film. J’ai été exposé assez tôt à cette douleur. Mes parents étaient vignerons dans le Mâconnais. Je voyais la pénibilité de leurs tâches, ainsi que les pressions administrative et fiscale qui s’y ajoutaient. Quel que soit le domaine, le monde du travail peut être libérateur, mais aussi violent et négatif. Il n’est pas toujours aisé de maîtriser son environnement et ses émotions. » De l’écriture du scénario au montage, en passant par un tournage de cinq jours près de Troyes, la réalisation d’Apnées a pris plus d’un an avant que le cinéaste ne soit satisfait du résultat. « C’est un film qui me tient à cœur et qui est dans la continuité du précédent, mais beaucoup plus approfondi. Il a mobilisé une vingtaine de personnes, pour un budget de 70 000 €. Ce n’est pas anodin. J’aimerais qu’il touche le public. » Un pari déjà réussi et qui pourrait le mener, dans les années à venir, à la réalisation d’un premier long métrage. « J’ai un scénario en partie écrit. L’histoire se déroule dans le monde agricole et se rapproche de mes racines mâconnaises. » Après avoir quitté la Saône-et-Loire pour découvrir le monde du cinéma à Lyon, au lycée Lumière puis à l’université, avant de cofonder Court en scène, en 2016, un festival international du court-métrage, à Troyes, Nicolas Panay bouclerait ainsi la boucle.

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