Posté le 4 avril 2024 par La Rédaction

Il a quitté son emploi dans une parfumerie le jour où il a été engagé dans un cabaret de transformistes. Itinéraire de David, devenu Lola Vegas, icône montante chez les drag queens.

David est un jeune artiste. Son univers : les cabarets diffusant des shows de drag queens. Son nom de scène : Lola Vegas. David et son « double » se produisent dans la région mâconnaise, mais aussi à l’étranger. David – Lola Vegas – a déjà une vingtaine d’années d’expérience. Il dit vivre de son art, son métier. Il est intermittent du spectacle. Son histoire est celle d’une découverte progressive du monde du cabaret et des variétés. « Ça a commencé quand j’avais 20 ans dans le bar Melodie Comedia à Mâcon, raconte-t-il. Ce bar accueillait à l’époque des shows de drag queens une fois par mois. Des copines, drag queens professionnelles, m’ont proposé de faire un numéro, pour rigoler. Je me suis habillé en Marilyn Monroe et je l’ai imitée dans le fameux épisode où elle a chanté Joyeux anniversaire au président Kennedy. Je me souviens avoir acheté une robe de déguisement et une perruque et j’avais très peu de maquillage. »

38

Au début, un amusement

Pendant très longtemps, David s’est travesti pour s’amuser, en marge de son travail. Le jeune homme dispose d’une formation en maquillage et esthétique qui s’est avérée très utile. « J’ai commencé à penser plus sérieusement à une carrière d’artiste après avoir gagné un tremplin pour les nouvelles drag queens dans une boîte de nuit qui faisait du show cabaret à Lyon. J’avais imité Annie Cordy avec sa chanson Tata Yoyo. » Plus tard, il a même gagné un concours international et devait participer à la finale aux États-Unis, à Chicago précisément. Mais il a dû renoncer, « c’était trop cher », et il ne voulait pas arrêter son travail. « Participer à des drags races, ça demande beaucoup d’investissement en amont, principalement pour les costumes, les accessoires, perruques, etc. C’est seulement quand j’ai été accepté à la Garçonnière à Genève que j’ai compris pouvoir en faire mon métier et que je devais m’y investir sérieusement. » La Garçonnière est une boîte de nuit cabaret réputée. Elle invite des artistes internationaux. C’est une institution pour les transformistes. « J‘ai abandonné mon job dans une boutique de parfums et j’ai commencé une nouvelle carrière, celle d’artiste de cabaret drag queen », confie Lola Vegas. Un choix soutenu par sa famille. « Mes parents ont accepté ma décision. Ils viennent me voir régulièrement lors de mes shows avec ma sœur », précise l’artiste.

Chantal Goya, Dalida, Nana Mouskouri…

En 2019, David a intégré en tant que transformiste le show du célèbre cabaret Le Moulin du Lac de Trivy, où il fait une centaine de dates par an. Il aime profiter de sa corpulence pour imiter les personnages exubérants comme Chantal Goya, Dalida, Nana Mouskouri ou encore Mireille Mathieu. « Mon métier de transformiste implique le fait d’imiter des stars, mais toutes les drag queens ne font pas ça. Ça demande beaucoup de temps. Je suis minutieux et investi. Il faut ressembler le plus possible à la personne imitée : tenue, cheveux, maquillage. J’aime bien faire des numéros qui parlent de tolérance, d’homosexualité, d’acceptation de son propre corps pour des personnes qui ont des formes un peu différentes, passer de petits messages sans trop politiser non plus », confie David. Grâce à la popularité de l’émission télé Drag Race sur France 2, les drag queens sont désormais très sollicitées pour des anniversaires, des enterrements de vie de jeune fille, des restaurants, des bars. « Les gens nous demandent et les bars et les restaurants suivent. C’est un effet de mode. Il y a 10 ans, ce n’était pas le cas », explique l’artiste.

Cosplayer, l’autre passion

David est également un cosplayeur passionné. Au fil des années, il a beaucoup voyagé pour des événements en Hongrie, Serbie, Mexique, Espagne, États-Unis, etc. « J’ai joué des centaines de personnages. J’en fais moins maintenant, car je n’ai plus le temps. En revanche, j’ai été invité en tant que drag queen pour faire un show dans une grande convention à Grenoble, le Hero festival, en mars prochain. Les deux univers, celui des geeks et celui drag, se mélangent un peu. »

39

La revue Surprise au Moulin du lac

Surprise, la revue composée par le directeur artistique Baptiste Nesme au côté de son équipe – Jennifer, meneuse de revue, Lola Vegas, transformiste, Hédi, chanteur, Héloïse, Justine, Eduardo et Jordan, danseurs -, sera présentée au cabaret jusqu’à fin juin. Un spectacle – le 5e – dans la plus pure tradition du music-hall, avec des prestations en danse, chant, acrobaties, magie et illusion. Les artistes, tous vêtus de costumes extraordinaires, jouent de leur talent et prennent plaisir, lors de chaque représentation, à venir à la rencontre du public.

Moulin du Lac
60, route du Lac à Trivy
03 85 50 21 54
Repas-spectacle : à partir de 70 €
Infos et réservation : www.moulin-du-lac-trivy.com