Posté le 26 novembre 2021 par La Rédaction
cave a musique

La Scène de Musiques actuelles crée sa propre brasserie. Coût mini, projet inédit.

À moins de boire direct au fût, impossible d’envisager circuit plus court. La Cave à Musique de Mâcon a installé sa brasserie dans les locaux attenants à la salle de concert, à dix mètres des pompes à bière. Oui, SA brasserie à elle, exclusivement pour SON public, les artistes, techniciens et gens de la Cave. Luciol elle se nomme, comme l’association gestionnaire du lieu et la bestiole à énergie douce. 

Maturation en milieu confiné 

À la tireuse, Jérémy, dit Jé. Salarié de la Cave à Musique depuis 2013, responsable des locaux de répétition. Brasseur amateur aussi. « J’avais proposé ce projet avant le Covid, explique-t-il. Le réseau de vente existe naturellement dans un lieu où les gens viennent écouter de la zique et boire de la bière ! » À l’été 2019, la Cave m’a dit : « Allez, fonce ! » Paradoxalement, le virus a facilité la maturation. « En mars 2020, les locaux de répétitions ont fermé. Le confinement nous a laissé du temps pour réfléchir et effectuer les travaux ». Rien de trop pour un limonadier de salon devenu maître es-mousse en un an et demi, passé du brassin domestique de 20 litres, à une production hebdo de 200 litres ! 

Système D 

La logistique associative de la Cave l’a bien aidé. « Les bénévoles sont venus donner la main et apporter leurs compétences, note le directeur Didier Goiffon. En plomberie notamment, pour tous les raccords ». Les aménagements ont aussi soudé l’équipe et permis de « maintenir le lien avec les adhérents ». Système D comme deuxième main, dans le choix des matériaux également. Les fermenteurs ? D’anciens tanks à lait. Les fûts ? Des barils de soda d’occasion. Et ça coûte cher ? Pas vraiment. « 5, 6 000 € d’équipement » estime Didier Goiffon. Pas de création de poste. Jérémy se partage désormais entre houblon et répétitions. Coût mini, projet inédit. La Cave à Musique de Mâcon est à notre connaissance la seule Scène de Musiques Actuelles à s’être dotée d’un tel équipement. 

Bière de soif et du moment 

Et ça coule ? Un peu, oui. Jé brasse 200 litres de Luciol par semaine, en rotation bimensuelle sur ses deux fermenteurs. « De la blonde  » de soif  » pour la consommation courante. Je propose aussi une bière du moment, plus quelques bouteilles pour le catering ». L’arrivée récente d’une troisième cuve permettra de doubler la production. Rien de trop là non plus. Au concert des Ramoneurs de Menhirs du 6 novembre, les 400 punks celtiques ont bien éclusé un brassin à eux tout seuls ! Gâtés les keupons. Pour l’occasion, Jé leur avait concocté une rousse spéciale « Sympatrique ».