Posté le 26 novembre 2023 par La Rédaction

Du 5 au 31 décembre, elle accrochera aux murs de la galerie Mary-Ann ses tableaux en noir et blanc. Ses bâtiments aux lignes sûres. Ses personnages d’art naïf. Ses illustrations jeunesse aussi. Portrait d’une artiste inclassable.

« J’avais une vingtaine d’années quand on m’a offert un coffret de peinture. J’ai commencé comme ça, en autodidacte. » Après 20 ans dans la finance, Sandra est rappelée à ses premières amours. Et suit des cours à Émile-Cohl. « J’ai eu l’opportunité de me lancer. C’était le moment. » Elle aborde tour à tour le dessin, l’illustration, la BD, l’animé, l’infographie, l’architecture d’intérieur. Exerce d’abord son talent au service de l’illustration jeunesse, et partage à de jeunes enfants les enseignements reçus plus tôt. « Quand tu acquiers une chose, tu as comme devoir de la transmettre. » Un crédo que l’artiste conserve depuis l’installation de son atelier-galerie, en 2021 à Crémieu, où elle forme pas moins de 90 élèves aux bases techniques, au développement et à l’affirmation de leurs styles respectifs.

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Rigueur et fantaisie

Sandra n’a pas choisi la facilité. Le départ hasardeux. L’avancée à tâtons. Non… Son truc à elle, c’est la reproduction de bâtiments. Et avec elle, la hantise de tout dessinateur : le respect des perspectives. « J’adore ce travail ! Ça force à réfléchir. Quand tu ne connais pas un bâtiment (pour une commande), tu dois comprendre sa logique. Te projeter pour visualiser ses volumes. » Sandra aime particulièrement l’architecture, du style Renaissance à l’Art déco. « On découvre toujours plein de détails. Ça développe le sens de l’observation. » Le bâti posé, Sandra peut conter son histoire. « C’est ma base, le décor auquel j’intègre des personnages. » Personnages, dont le trait simple tranche avec la rigueur des bâtiments. « On m’a classée dans l’art naïf, un art toujours très coloré et qui tend à s’émanciper des règles techniques. Pourtant, je suis à contre-courant : je peins en noir et blanc et m’applique au respect absolu des perspectives ! » Les tableaux, lorsque Sandra les parcourt en musique, donnent l’impression d’être au côté des personnages. De véritables décors où évoluent les héros des contes, romans – notamment ceux d’Agatha Christie et d’autres auteurs du XIXe siècle – et dessins animés de son enfance. « À travers eux je livre des bribes de mon histoire. C’est un bout de son âme que chaque artiste met dans ses oeuvres. » Le choix de Sandra de s’en tenir au N&B est motivé par la puissance du contraste qu’il offre à ses travaux. « Passer d’une photo couleur à un tableau en noir et blanc, c’est passer à une tout autre ambiance… » Le thème donné par la Ville de Mâcon, pour son exposition de décembre à la galerie Mary-Ann, contes et lumières – en référence à ses animations de fin d’année -, convient parfaitement au style de l’artiste, qui se joue des ombres grâce à sa palette de gris et invite volontiers les héros de notre enfance dans ses tableaux. « Je présenterai aussi les illustrations graphite réalisées pour le roman jeunesse Le Fantôme au miroir, d’Elsa Faure-Pompey. Y compris des esquisses, pour que les gens voient l’évolution jusqu’à la version finale. On ne se rend pas toujours compte du cheminement. Et finalement, c’est ça le plus important… Comme pour un puzzle, le plaisir réside dans l’assemblage des pièces. » Dans l’interprétation du public aussi. « À chaque personne son expérience, donc sa projection. J’adore qu’on me partage ce ressenti ! C’est la raison d’être de l’art, quel qu’il soit. Transporter vers d’autres horizons. »

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Sandra Garcia
Du 5 au 31 décembre à la galerie Mary-Ann de Mâcon
06 14 57 29 59 – sandragarciaillustration@gmail.com – www.sgiproduction.com