Elle est une technique encore obscure dans l’esprit du grand public, puisque liée à l’activité cérébrale. Objet de défiance peut-être… mais « outil efficace ! » plaide Lionel Guérin, praticien en neurofeedback. Infirmier depuis 25 ans, il n’a eu de cesse d’explorer de nouvelles méthodes pour apaiser les maux autrement que par la seule voie allopathique. En 2012 notamment, il se forme à la naturopathie et, depuis, l’intègre à sa pratique. « Elle a toute sa place dans la prise en charge globale d’un patient. » Oui mais : elle ne suffit pas encore à soulager sa fille autiste de 6 ans. Ainsi Lionel s’intéresse-t-il de près au neurofeedback qui, a priori, « donne de bons résultats »… Il se forme, et devient praticien à son tour. « Attention : c’est une méthode de bien-être, pas de soin ! » Un outil, donc, qui en appelle à la plasticité du cerveau. « L’idée est de pallier les dérèglements pour un corps et un esprit parfaitement équilibrés. » Un peu comme les bandes rugueuses le long des autoroutes poussent à un retour sur la bonne voie, le neurofeedback permet une régulation naturelle des déséquilibres. Une amélioration des troubles, de quelque nature qu’ils soient : gestion des émotions, autisme et dys, sommeil, addictions, mémoire et concentration, jusqu’aux douleurs chroniques, migraines et acouphènes. Sans danger, effort ni effet secondaire, il est ouvert à tous, du bébé à la personne âgée. « Le cerveau est tel un chef d’orchestre ; s’il intime au corps de calmer la douleur, alors la personne la sentira dans une moindre mesure. C’est une sorte d’entraînement cérébral qui, comme en sport, est efficace s’il est régulier. » La fille de Lionel, elle, constate une nette amélioration de ses symptômes depuis le début des séances : une meilleure adaptation au changement, des crises moins intenses, un sommeil réparateur…
“ Le neurofeedback ne change pas la personnalité ! Il aide à une meilleure prise de recul. C’est une méthode préventive, pour se sentir mieux. ”
Autant d’arguments qui finissent de convaincre le praticien lui-même adepte et pratiquant. « Je suis de nature assez calme. La première fois que j’ai testé, j’ai senti une plus grande vivacité d’esprit. À l’inverse, une cliente très énergique a eu du mal à rentrer jusque chez elle – le sommeil la gagnait – tant elle s’était relâchée… » Car c’est bien là l’objectif du neurofeedback : se sentir mieux. Selon les personnalités, ça passe tantôt par la sérénité, tantôt par un regain d’énergie. « L’accompagnement au mieux-être par cette méthode est évidemment plus efficace encore si doublé d’un suivi psy en parallèle. » Avec l’avantage, ici, de n’avoir pas à se livrer… Pour autant, Lionel entame chaque séance de neurofeedback par un court entretien. Façon d’aborder le ressenti d’une fois sur l’autre et de verbaliser les mal-êtres. « La boîte à mouchoirs n’est jamais loin. Il y a toujours quelque chose qui ressort. » S’ensuit une installation dans le fauteuil, devant un écran qui fait danser lignes et arrondis dans un style psychédélique. Cinq électrodes sont installées de part et d’autre de la tête, avec un casque par-dessus les oreilles. Son comme image invitent à l’évasion… Le voyage dure 33 minutes, tandis qu’à côté, un ordinateur enregistre l’activité du cerveau et déroule un relevé de l’activité électrique cérébrale. « En cas de pic, le son se coupe. Il n’est rétabli qu’au retour à l’équilibre. Il y a celles dont on se rend compte, de quelques secondes, et toutes celles que l’on ne perçoit pas ! » Si, bien sûr, les effets sont visibles sur le long terme, « parfois par l’entourage plus que par la personne elle-même », le bienfait est immédiat. Le corps est relâché, l’esprit vidé. Ne serait-ce que d’avoir pris une heure pour soi dans la journée… Préconisé plutôt sous forme de cure, « même si l’on peut ne pas s’arrêter ! », le neurofeedback est une remédiation douce et efficace. « Il faut le vivre pour comprendre. »
Institut de neurofeedback du Mâconnais
1, cours de l’Évêque-Moreau (bât. C) à Mâcon
Lionel Guérin, au 06 85 05 40 80
www.neurofeedback71.fr – 38 € la séance
