Posté le 4 avril 2024 par La Rédaction

La route qui mène à Fleurie est si plaisante qu’on se l’offrirait presque à pied, coupant entre vignes et champs en quête des paysages qui dessineront à coup sûr notre déjeuner. Votre boussole est cassée ? Qu’à cela ne tienne. Avec la Madone comme point cardinal, nul ne partira aux quatre vents sans y avoir réservé une table.

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En entrant dans la belle salle lumineuse de l’Auberge du Cep, difficile de passer à côté du pâté en croûte. Paradant sur son guéridon de table en table, la spécialité charcutière semble entonner à chaque client qu’ici, on cuisine la campagne. Ris de veau, foie gras, cèpes, trompettes, il arrive qu’un plat soit un symbole à lui tout seul. L’intuition se vérifiera tout au long du menu, dévoilant une patte culinaire à la fois élégante et paysanne, donnant à découvrir les aliments dans leurs textures les plus spontanées. Les langoustines sont dans leur carapace, les petits pois dans leur ragoût, les asperges sont croquantes, les morilles sont entières, les fromages sont sur leur roulante. Adepte d’une gastronomie soucieuse du « bon sens paysan », le chef Aurélien Merot n’est pas homme à cacher ses produits les uns derrière les autres. Ici, tout est visible à l’oeil nu et aucune technique ostentatoire ne vient camoufler ce que nous sommes venus déguster. Archétype de cette cuisine très dépouillée tout en étant complète, le plat chaud joue les mètres étalons. De belles asperges de gros calibre en provenance de la ferme de Galice dans le Vaucluse, une pomme de ris de veau dorée au beurre de Bresse, des morilles étuvées à la réglisse, un bon jus de veau qui a réduit tout doucement… Ni surprise, ni exotisme, mais une bonne dose de goûts réconfortants comme on les aime, aussi authentiques que le rire du chef lorsqu’il passe d’une table à l’autre en fin de déjeuner. En salle, son alter ego Camille est de la même trempe. Avec Pauline, sommelière de la maison, elles réalisent un service à la fois bienveillant, discret et précautionneux, guidant les clients au fil des pages de l’épaisse carte des vins. Comme espéré, cette dernière met à l’honneur les terroirs du Beaujolais et de la Bourgogne sans jamais bouder les autres régions. Avec des ratios raisonnables et une large proportion de vins en dessous des 80 euros, cette carte reste abordable pour un restaurant de sa catégorie. Encore une fois, la frime n’est pas de la partie et c’est plutôt agréable.

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L’Auberge du Cep est un restaurant qui rassure. Un point d’ancrage gastronomique pour amoureux de valeurs sûres, de goûts clairs et de cuissons justes. Un coup de coeur ? Plutôt deux. Le ragoût de petits pois aux amandes et menthe servi sur un consommé de langoustine… Et la très belle MG trônant au milieu de la terrasse dressée pour l’apéritif ! Délicieusement vintage et dans l’air du temps, comme la cuisine du chef.

L’Auberge du Cep
11 rue des Quatre Vents à Fleurie
04 74 04 10 77 – www.aubergeducep.com
Du mardi au samedi
Menu du déjeuner en semaine : 33 €
Menus de 55 à 90 €