Posté le 22 juin 2023 par La Rédaction

L’artisan vient de remporter un prix pour sa gestion d’entreprise.

C’est un peu la star du village. Depuis que Dominique Colin s’est fait connaître pour ses fèves de galettes en forme de pénis, plus rien ne l’arrête. Le boulanger-pâtissier pimente désormais toute l’année l’une de ses vitrines avec une gamme « adultes » de chocolats et sucettes en forme d’organes génitaux et de positions du Kamasutra. Le concept attire jusqu’à 100 km à la ronde.

Si l’artisan vient de recevoir le prix Stars et métiers décerné par la Chambre de métiers et de l’artisanat de l’Ain (CMA), ce n’est pas juste grâce à son opération « purement commerciale ». Le 29 mars dernier, il a été récompensé pour sa gestion d’entreprise, au côté de quatre autres entrepreneurs du département.

Artisan astucieux

Depuis l’ouverture de son commerce il y a quatre ans, il travaille son modèle commercial pour fidéliser la clientèle. « J’utilise l’application Too Good To Go. Pour 4 €, je propose les invendus de la journée. Chaque semaine, entre 20 et 30 paniers ne partent pas à la poubelle », explique le boulanger, qui élabore aussi une gamme de pains bio. Une autre solution numérique lui permet de proposer des offres commerciales à environ 400 clients. « Un produit acheté, un deuxième offert : une bouteille de cidre, par exemple, ou bien une rose pour la fête des mères », précise celui qui a fait installer un distributeur à pains à Cruzilles-lès-Mépillat. Ces réflexes commerciaux sont devenus pour lui de véritables astuces en temps de crise. « Je préfère trouver des solutions plutôt que de pleurer, assure-t-il. Je viens de faire baisser les kilowatts de mes compteurs. Ma facture d’électricité, qui oscillait entre 3 000 et 3 500 € ces derniers mois, a rebaissé. » Dominique Colin a malgré tout dû supprimer son offre sur les viennoiseries, «3+1 gratuit», et augmenter de 5 centimes le prix de sa baguette.

Parce qu’une idée n’arrive jamais seule, il prévoit d’agrandir son magasin pour y installer des places assises et élargir l’espace snacking. Sa gestion, il la doit sûrement à ses 30 ans passés dans la grande distribution. « Tout ce que j’ai appris en grand chez Carrefour, je le reproduis en petit dans mon commerce. Pourquoi arrêter tant que ça marche ? »