Posté le 22 juin 2023 par La Rédaction

C’est avec le coup de fourchette véloce et l’envie de nouvelles saveurs, goûtues et accessibles, que je suis parti à la découverte, pour vous, d’une adresse qui n’est pourtant pas née d’hier. Immersion chez Céline et Sébastien Mazoyer, au restaurant L’Embellie de Sainte-Cécile.

Non pas qu’il y ait d’adresses spécifiquement prétentieuses en Saône-et-Loire, mais il nous arrive d’en croiser de plus humbles et discrètes que d’autres. Ce genre de maison où la gentillesse de l’accueil, la chaleur des accents et la rusticité des murs de briques vous mettent tout de suite à l’aise. Il est midi passé de quelques minutes, la lumière est tamisée et les premiers grignotages arrivent. Pour accompagner un verre de Pouilly-Fuissé gras et aromatique, le repas débute par quelques mises en bouche. Olive de Kalamata, saumon fumé maison, feuilleté au fromage et escargot frit donnent le ton d’une cuisine que l’on ne saurait définir comme régionale. Ici, toutes les incartades en terres non bourguignonnes sont permises, rythmées par les balades du couple de propriétaires. Un petit velouté de champignons accompagné de copeaux d’oignons frits et de cacahuètes vient réchauffer corps et esprit avant les premières hostilités.

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Le premier plat se construit autour d’une généreuse tranche de pâté en croûte de faisan et de veau aux pistaches et trompettes. Elle s’accommode, selon l’itinéraire choisi, d’une confiture de courges ou d’une confiture d’oignons, agrémentée de câpres et de quelques pickles. Une entrée en matière savoureuse qui permet également d’apprécier un pain maison dense et parfumé, comme on en trouve peu au restaurant. Vient ensuite une ballotine de lieu, accompagnée de lentilles beluga, d’épinards, d’un jus de viande et d’un condiment de lentilles corail au citron confit. Un intitulé décomposé, à la cohérence difficile à cerner, mais ne vous y trompez pas. La puissance enrobante du jus de veau, la dominante terreuse de la lentille, la neutralité végétale de l’épinard, et l’acidité du condiment au citron confit donnent une homogénéité très intéressante à ce plat, avec la chair mimétique et moelleuse du lieu en coeur de propos. Une belle surprise de dégustation. En dessert, la classique poire Belle-Hélène si chère à Escoffier se refait un dresscode, se parant d’une robe en pétales de poires. Sous ces strates blanches et cristallines, se cachent une chantilly très aérienne, une brunoise de poires, une glace vanille maison, un biscuit au chocolat et une sauce chocolat, le tout surmonté d’une tuile au caramel. Une version esthétiquement plus délicate de ce grand classique qui marche à tous les coups.

Si Céline est en salle durant le repas, une large part du service est assurée par Pierre, oscillant entre discrétion et bienveillance. Un mot agréable à cette table, une explication de produit à celle-ci. Un repas au restaurant, c’est aussi un service. Ce moment que l’équipe toute entière vous permet de passer, et les échanges entre tables qu’une chaleur ambiante peut même susciter. De ce côté-là, le job est fait, en cuisine aussi, la carte des vins est fournie et relativement éloignée des conventions, comme des grands noms. Il y a de la découverte dans l’air, alors, à tester !

L’Embellie
245, rue du Pont du Grosne à Sainte-Cécile
03 85 50 81 81 – www.restaurant-lembellie.net
Menus de 35 à 56 €
Menu du midi en semaine : 22 €

Repas réalisé en mars 2023.